La liberté c'est la révolte
Il serait temps , non ?
je veux dire d'écrire un nouveau billet ...
surtout que ça fait plus d'une semaine que je le ressasse, remâche, mais comment dire ... les vacances des filles, le tour de France, quelques menus bricolages, quelques petites bidouilles de tissus ont su occuper mes petites mains et ma petite tête, ont eu le coup de génie de faire de ces journées, longues journées d'été, des journées aussi courtes que celles si sombres d'un mois de décembre ...
Je rage d'autant que mon titre, ce titre, je le tiens depuis presque 10 jours, depuis que je suis sortie, jambes tremblantes et joues mouillées de larmes du spectacle de Dau et Catella "Sacco et Vanzetti" joué au Chêne Noir à Avignon.
"La liberté, ce n'est pas le fruit de la révolte... la liberté c'est la révolte"
tombé de rideau
silence de la salle
sous le choc
l'émotion ressentie pendant cette pièce est toujours intacte, mon ventre se noue quand je repense à ces longues secondes de silence, dans le noir, à attendre, à entendre les 8 secondes de la première décharge électrique appliquées au condamné à mort ... suivi d'une deuxième décharge de 20 secondes ... 8 secondes, 20 secondes ... cycle infernal, encore et encore jusqu'à ce que mort s'en suive ...
Que les choses soient claires, on range son coté politiquement correct, on met son courage en bandoulière, ce texte est militant, politique, féroce, violent.
il nous plonge tête la première, sans nous laisser le temps de prendre un bouffée d'air, dans le couloir sombre de la mort, on prend de plein fouet la réalité d'un procès truqué, il nous montre, qu'hormis la très précieuse et si fragile abolition de la peine de mort, la France d'aujourd'hui n'a rien à envié à l'Amérique d'hier, que tout reste à faire, toujours, que oui 2009 ressemble étrangement à 1929, et pas seulement par une certaine crise économique ...
Naive, je ne pensais pas être aussi bouleversée au théâtre, contaminée aujourd'hui je ne peux que vous supplier conseiller d'aller les voir quand ils passeront prêt de chez vous,
pour ne pas être seule avec mon angoisse que TOUT recommence ...
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La magie du théâtre c'est aussi redécouvrir un auteur mal-aimé, par ce qu'un texte lu n'est pas un texte dit, par ce que c'est beau de découvrir d'autres lectures, par ce que c'est bon de se sentir différent avant après,
la compagnie Baba yaga a mis en scène des textes féministes
d'Anne Sylvestre, alors que ses fabulettes m'avaient laissé de marbre, ces textes là sont tout simplement géniaux, surtout dans la bouche de ces deux comédiennes, à voir aussi pour un moment plus léger... à priori!